Le fibrome utérin...
Il y a 1 an je découvrais qu’un fibrome avait pris place et grandit dans mon utérus.
Il m'aura fallu 1 an pour en parler...le temps de digérer, d'accepter et finalement de passer à autre chose (assez rapidement en fait...)
J’en parle aujourd’hui principalement parce qu’il y a un an ça me tombait dessus « comme ça » et je découvrais en même temps que c’était quelque chose de beaucoup plus fréquent qu’on ne pense. Certes j’en avais déjà entendu parlé mais de façon très anecdotique, quelques personnes autour de moi étaient ou avaient été concerné mais le sujet a été abordé parce que j’étais moi-même touchée. Pas que ce soit un sujet tabou je pense mais j’ai quand même été surprise de constater qu'en terme de suivi gynéco, on pouvait facilement passer "à côté"...
Un fibrome utérin c’est quoi ?
- Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes (non cancéreuses) qui se développent à la surface ou à l’intérieur du tissu musculaire utérin.
Ok, là ça fait déjà moins peur ! Sauf que les symptômes qui découlent de son développement (ou de leurs...s’il y en a plusieurs) peuvent devenir très handicapants…
Le fibrome passe souvent inaperçu, pour ma part j’ai découvert que j’en « portais » un en faisant la 1ère échographie de ma seconde grossesse : à l’époque il n’était pas plus gros qu’une balle de golf.
Il a été surveillé tout au long de ma grossesse et a même fini par régressé tant et si bien qu’à la dernière échographie le spécialiste ne l’a même pas trouvé…
30% des femmes de plus de 35 ans seraient concernées, perso je trouve ça énorme !
- Dans la plupart des cas, les fibromes grossissent en phase de préménopause, lorsque le niveau d’œstrogène augmente. Lorsque la ménopause est installée, le taux d’œstrogène diminue et les tumeurs se réduisent. Pour cette raison, la majorité des femmes sont diagnostiquées et traitées entre 35 et 54 ans. Néanmoins, la plupart des médecins estiment que les fibromes peuvent apparaître dès l’âge de 20 ans.
On dit que les femmes d’origine africaines sont les plus concernées et les asiatique les moins. Il y a des facteurs héréditaires mais un évènement traumatisant, un choc émotionnel peut à lui seul provoquer un dérèglement hormonal qui permettra le développement d’un fibrome…
C’est le scénario le plus probable en ce qui me concerne.
Il y a des moments dans la vie où des évènements font qu’on s’oublie, qu’on s’écoute moins (voir plus du tout) les symptômes étaient pourtant là :
Pendant 6 mois j’ai souffert de douleurs lombaires, beaucoup plus que d’habitude puisque je sais être fragile de cette zone du dos…le truc sur lequel j’aurais du tilter ce sont les règles hémorragiques…quand on arrive au stade où les règles sont si abondantes qu’on s’interdit de sortir pendant les 1ères 48h, qu’on est obligé de taper dans les couches pour incontinence et qu’on se sent du coup très faible au vue de la quantité de sang perdu durant une période allant de 7 à 10 jours…il est bon de se demander s’il n’y a pas quelque chose qui déconne !!!
Si en plus les fréquentes envies d’uriner vous rappellent les merveilleux souvenirs de vos grossesses passées, vous marquez encore un point.
Le seul vrai truc qui m’a fait bouger c’est de sentir « une boule dure » en touchant mon bas ventre (et encore, j’ai attendu 2 mois entre la découverte et le rdv avec mon généraliste….)
Je n’étais juste « pas en état » de m’occuper de moi…
Quand mon doc m’a ausculté pour finalement lâcher un « putain, c’est quoi ce bordel !!! » là, j’ai compris que j’avais peut-être merdé….
J’ai réussi à trouver une place le jour même dans un cabinet de radiologie/échographie près de chez moi et le verdict est tombé : fibrome [intramurale] utérin (dans la paroi musculaire de l’utérus donc…) de…14cm de diamètre ! Oui 14cm, genre un bon gros melon….
C’était le 19 février 2013.
J’ai pris rendez-vous dans la foulée avec une obstétricienne spécialisée dans la chirurgie de l’utérus (ça tombe bien elle pratique dans la clinique qui est en face de chez moi !) et là, 2ème coup de massue : l’implantation du fibrome, surtout sa taille et le fait que j’ai déjà eu des enfants laissaient peu de choix quant aux traitements possibles : d’après la chirurgienne, on ne traitait pas avec des médocs un fibrome de cette taille, c’était obligatoirement le bloc opératoire ! j’avais le choix de garder un utérus [très] cicatriciel, ce qui sous-entendait obligatoirement une césarienne si je désirais à nouveau être enceinte. Ou bien une hystérectomie pure et simple et donc adieu maternité, grossesse et futur bébé…
Autant dire que le verdict de la césarienne m’a directement refroidi. Après un projet (abouti) d’accouchement à la maison, d’être dans une démarche de naissance en douceur, la moins médicalisée possible là etc….le coup était rude.
Mais la vraie question c’était le désir d’enfant.
J’ai eu 3 semaines avant l’intervention pour y réfléchir…la césarienne je crois que j’aurais pu m’y résoudre si cette envie avait été encore présente. On accepte plus facilement l’impératif médical quand c’est un projet de naissance qu’il y a à la clé (enfoi moi je l’aurais fait, même si c'est avec la boule au ventre…)
Je venais tout juste de passer la quarantaine, j’avais 2 filles de 10 et 5 ans…je suis passée par tous les cas de figures, tous les scénarios…de longues heures de réflexion pour finalement me rendre à l’évidence : je n’avais juste plus envie…
Même si je sais que les bébés, les femmes enceintes, tout ce qui touche de près ou de loin à la naissance et la maternité auront toujours une place importante dans ma vie, je crois que j’étais prête à tourner cette page pour moi et du coup, plus à même de me tourner vers les autres…même si il y a eu de grands moments de solitude.
1 an après je ne regrette pas ce choix (je peux difficilement revenir en arrière vous allez me dire).
Je ne me sens pas du tout diminuée par rapport à ma propre image de femme, mon corps a porté des bébés et les a mis au monde, j’en suis fière et rien n’a changé pour moi de ce point de vu là !
J’irai même jusqu’à dire qu’avec le recul je prends pleinement conscience des avantages : plus de règles et plus de risque de tomber enceinte… (J’entends les copines derrière qui crient « kikitage à gogo !!! » ^o^ en même temps ça fait une excuse en moins quand t’es crevée ;p)
J’ai voulu écrire cet article dans le seul but de vous inciter vous mesdames à continuer (ou commencer) votre suivi gynécologique et ce de façon régulière ! un fibrome c’est, à priori, bénin….sauf quand on vous annonce du jour au lendemain que c’est la disparition de votre utérus qui est au bout du chemin ! Alors quand vous n’avez pas encore eu d’enfants et que vous en voulez…
Certes les médecins tenteront tout ce qui est en leur pouvoir pour préserver votre utérus mais c’est aussi à nous de prendre notre corps en charge, dans prendre soin et de faire ce qu’il faut pour éviter les scénarios catastrophes…le fibrome on le découvre la plupart du temps par hasard mais le plus tôt est toujours mieux que le (trop) tard !
Sources :